Sur les bancs de la vélo-école

Promouvoir la mobilité cyclable, c’est bien beau, mais encore faut-il s’assurer qu’un maximum de personnes soit en mesure de faire du vélo, en toute sérénité. C’est pourquoi le CADR 67 propose chaque année des sessions de vélo-école. L’inscription pour les cours d’automne approchant, nous avons eu envie de vous donner un petit aperçu de la dernière session, organisée au printemps 2018. Alors une vélo-école, ça ressemble à quoi ?

Allons faire connaissance avec les cyclistes en herbe du quartier de la Meinau, qui ont sillonnés les pistes aménagées du parcours d’éducation à la sécurité routière, ainsi que ceux du quartier du Port-du-Rhin, au cœur du parc des Deux-Rives. Difficile de les louper, avec leurs gilets jaunes réfléchissants et leurs vélos à petites roues. Les élèves sont toutes des femmes, de tout âge et de toutes origines. Il y a quelques mois encore, celles-ci ne savaient pas faire de vélo, mais à la fin de la session, toutes pédalent fièrement sur leur petite monture.

C’est grâce à la bienveillance et aux conseils prodigués par Agathe et Vincent, les deux moniteurs, que les élèves ont peu à peu pris confiance en eux. L’apprentissage se fait sur des vélos spéciaux, fournis par le CADR 67, avec un cadre relativement bas – pour assurer un meilleur équilibre – et des pédales pliables. Les élèves débutent ainsi sans pédales, comme sur une draisienne, puis avec une seule, puis deux… et le tour est joué ! Les élèves s’exercent d’abord en circuit fermé, avant qu’un moniteur ne les emmène peu à peu faire des tours « pour de vrai » dans la ville. Comme l’explique Vincent, l’idéal serait de pouvoir disposer d’une vélo-école fixe : « Cela nous éviterait de devoir transporter les vélos à travers toute la ville ! Nous pourrions ainsi faire plus d’heures de cours, mais aussi nous poser dans une salle pour aborder plus en détails des questions relatives au code de la route et à la sécurité routière. »

Parmi les élèves de la vélo-école, on trouve de vrais débutants, qui n’ont jamais eu l’occasion d’apprendre.

C’est le cas de Salima, qui a grandi en Algérie et vit en France depuis plusieurs années maintenant. Son mari, qui fait régulièrement du vélo avec leurs deux garçons, lui a pourtant acheté une bicyclette, mais Salima n’osait pas l’utiliser. C’est finalement la lassitude de devoir prendre la voiture tous les jours qui l’a poussée à passer le cap. C’est d’ailleurs une autre maman qui lui a suggéré de s’inscrire à la vélo-école. Salima est bien heureuse d’avoir suivi son conseil : « Maintenant, je vais pouvoir utiliser le vélo pour me déplacer en ville et partir en balade avec mon mari et les garçons ! »

Naziye va elle aussi pouvoir profiter des avantages du vélo. La jeune femme a le permis de conduire et utilise la voiture de son mari pour se déplacer les week-ends, mais en semaine, c’est plus compliqué. Elle a une petite fille de cinq ans qu’elle amène à l’école, ce qui n’est pas toujours pratique en transports en commun. Naziye a donc décidé de l’emmener en vélo. En plus, comme elle le dit : « Le vélo, ça permet de faire du sport en même temps ! »

La vélo-école peut aussi être l’occasion d’apprendre à faire du vélo entre amis ou en famille. Se motiver à plusieurs, c’est toujours mieux !   

Hélène et Marcelline sont venues ensemble. C’est Hélène qui a pris les devants. Il faut dire que tous ses amis savent faire du vélo, sauf elle, et que son petit ami fait 40 km de vélo par semaine ! Il lui a toujours promis qu’il lui apprendrait à faire du vélo… mais ce n’était pas évident. Lorsque Hélène a repéré une affiche des cours de la vélo-école à la boulangerie, elle a donc sauté le pas et entraîné son amie Marcelline : « Toi non plus tu ne sais pas faire de vélo ? Eh bien, viens avec moi ! »

Simone, quant à elle, est venue accompagner sa maman Sagada, originaire d’Inde. Cette dernière a eu envie d’apprendre pour ne plus devoir rester à l’écart des sorties de famille à vélo pendant les vacances. Pendant que sa maman enchaîne les tours de piste, Simone raconte qu’apprendre à faire du vélo est une chose osée pour beaucoup de femmes indiennes : « Cela reste inconcevable pour beaucoup d’entre elles car cela rompt avec les traditions. Les femmes qui osent passer le cap recherchent une sensation de liberté. Le vélo est un moyen de s’intégrer, d’être moderne. C’est très motivant pour ces femmes de voir d’autres femmes qui amènent leurs enfants à l’école à vélo. »

Et parmi nos élèves, il y a bien sûr ceux qui ont appris, mais qui manquent tout simplement de pratique. Il suffit parfois d’un petit coup de pouce…

Yousra a appris à faire du vélo lorsqu’elle était petite en Tunisie, mais n’a jamais vraiment eu l’occasion de pratiquer. « Je ne savais conduire qu’en ligne droite ! » Venue étudier en France, la jeune femme remonte sur un vélo, il y a trois ans, dans un parc à Paris, où ses petits cousins la défient de se mettre en selle. C’est finalement en Alsace que Yousra décidé de passer le cap, une amie lui ayant conseillé de s’inscrire aux sessions organisées par le CADR 67. Au début, Yousra avoue que c’était un peu difficile, mais elle se débrouille désormais comme une cheffe. Elle compte bien s’acheter un vélo pour aller en ville toute seule, faire des balades pour respirer ou encore aller faire des courses.

Danielle vient tout juste de prendre sa retraite : « Cela fait 42 ans que je n’avais pas mis les fesses sur un vélo ! » Elle raconte avoir fait beaucoup de vélo dans sa jeunesse, avant les années lycée et la mobylette, puis les études, le permis et la voiture ! Cela fait deux ans que l’idée de se remettre en selle lui trotte dans la tête, mais elle avait besoin de reprendre confiance. Avec la vélo-école, « c’est revenu très vite ! » Danièle compte utiliser le vélo pour les petits déplacements du quotidien, notamment aller rendre visite à sa mère qui est en maison de retraite, pas très loin de là où elle habite.

Marina, quant à elle, est née en Arménie et cela fait quinze ans qu’elle habite en France. Elle a appris à faire du vélo dans son pays d’origine alors qu’elle avait six ou sept ans, mais elle a tout oublié. Quoique… Lorsqu’elle a commencé les cours, elle a su se débrouiller au bout de quinze minutes à peine ! Sa fille a appris à faire du vélo avec le CADR 67 et c’est elle qui lui a conseillé de venir prendre des cours. Marina en est ravie : « Je trouve que le prix des cours est très raisonnable. C’est une chance de pouvoir apprendre avec des professionnels compétents. Je trouve qu’ils font un super travail. Tu le mettras dans l’article, n’est-ce pas ? Merci à l’équipe !! »

– – –  Et merci aux élèves d’avoir répondu à nos questions !

Retrouvez toutes les infos sur la vélo-école en suivant ce lien : https://cadr67.fr/la-velo-ecole/

2 réflexions sur “ Sur les bancs de la vélo-école ”

  • 22 novembre 2018 à 10 h 36 min
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    Bonjour,

    Avec Vincent et Léa du Cadr 67, j’ai appris à faire du vélo très vite alors que je n’en avais jamais fait auparavant. Une équipe engagée et très à l’écoute de leurs élèves.
    Maintenant, je roule avec assurance en vélo, vélo que j’ai fait marquer chez Cadr 67 aussi.

    Strasbourg étant une ville très cycliste, merci à Cadr 67 d’avoir pensé à ceux qui ne savent pas faire du vélo en leur tendant la main.

    Bravo et bonne continuation.

    Réponse
  • 16 juin 2020 à 12 h 02 min
    Permalink

    Bravo pour vos actions de vélo école !
    Ce matin, sur une piste cyclable, je mets un petit coup de klaxon pour informer un vélo cargot et que je désire le doubler. La conductrice me crie : « mais vous avez assez de place pour doubler de l’autre côté ». Je la regarde et lui réponds : « mais Madame, on double à gauche », ce à quoi la dame m’a répondu « n’importe quoi, en vélo ça n’est pas importante »….
    Alors si une vélocycliste ne connait pas les règles de conduite, et que possédant un vélo cargot on peut supposer qu’elle emmène des enfants, ça fait frémir !
    Alors communiquez, informez, pour que les cyclistes connaissent les règles de conduite.

    Réponse

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